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Le temps est venu de sortir notre boîte à outils de l’innovation

by Ray Hoemsen
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La pandémie de COVID‑19 nous a obligés à repenser nos modèles d’affaires, nos chaînes d’approvisionnement et notre capacité de réagir aux bouleversements dans toutes les dimensions de nos vies. Même si nous avons trouvé pour la plupart de nouvelles façons de vivre et de faire des affaires, il en faudra bien plus pour soutenir la relance économique.

L’occasion est belle de mobiliser l’infrastructure de l’innovation au Canada, car elle est sous-utilisée.

Depuis l’élection de 2015, le gouvernement fédéral a mis un accent extraordinaire sur l’innovation. Voilà pourquoi il était étonnant de constater, dans le récent Discours du Trône, que celle‑ci était étrangement absente des priorités gouvernementales — en particulier dans une période où l’ingéniosité revêt une importance plus grande que jamais.

Qui s’est relevé les manches pour affronter le défi que représente la COVID-19? Les personnes qui ont foi dans l’innovation. Le gouvernement devrait leur donner un coup de pouce.

Afin de s’adapter aux nouvelles réalités, les entreprises innovantes ont entrepris de se transformer. Face à un avenir incertain, elles se consacrent entièrement au travail ardu qu’exigent l’adaptation, la productivité et la compétitivité. Mais elles ne pourront le faire toutes seules.

L’infrastructure de l’innovation implantée dans les écoles et collèges polytechniques du pays fait partie de la solution. C’est en effet vers ceux‑ci que se tournent les entreprises qui cherchent à se réoutiller et à trouver un nouveau souffle.

La recherche appliquée est propulsée par les besoins de la collectivité; elle offre aux partenaires la possibilité d’expérimenter l’adoption des technologies, la mise au point, la conception et la démonstration de prototypes, ainsi que l’amélioration et la mise à l’essai des procédés. Puisque la propriété intellectuelle issue des projets reste généralement dans les mains du partenaire d’affaires, la recherche-développement appliquée accélère la commercialisation et soutient la croissance.

Avec l’apparition de la COVID-19, la recherche appliquée s’est réorientée partout au pays.

Les projets soutiennent aujourd’hui une panoplie de nouvelles activités allant de l’élaboration de directives destinées à évaluer la santé mentale des ambulanciers, à la conception de dispensateurs de désinfectant pour les mains connectés à Internet. Les entreprises qui s’associent à des écoles et des collèges polytechniques sont avides de découvrir en quoi la technologie peut transformer leurs façons de faire, qu’on parle de commerce électronique ou de cybersanté.

Les gouvernements s’interrogent sur les meilleurs moyens d’aider les entreprises à survivre et à prospérer; le temps est venu de doubler les fonds investis dans le soutien à l’innovation, pour aider les entreprises à se secouer de l’apathie provoquée par la pandémie dans notre économie.

Depuis le début des années 2000, les investissements fédéraux ont renforcé la capacité d’innovation dans le secteur collégial et universitaire, aidant par le fait même des milliers de petites et moyennes entreprises. Le nombre d’établissements admissibles aux subventions à l’innovation est passé d’une poignée à plus de 110 en moins de 20 ans; les fonds injectés par l’entremise du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada, de trois millions de dollars en 2004 à 86 millions en 2020. Enfin, un montant supplémentaire de 22 millions, destiné à l’achat d’équipement et à des projets d’innovation sociale, a été distribué par le biais d’autres programmes fédéraux.

Même avant que ne survienne la COVID-19, nous avons pu observer les fruits de ces investissements.

Au sein des 13 écoles polytechniques du pays, la recherche appliquée a permis d’établir 2900 partenariats, de créer 1975 prototypes et d’impliquer 18 900 étudiants et étudiantes l’an dernier seulement. Une fois leur diplôme en poche, ces derniers auront acquis des compétences en innovation, un réseau de contacts professionnels ainsi qu’une expérience en industrie qui constitueront des atouts au moment de chercher un emploi à temps plein.

Plus de 80 % des partenaires d’affaires des écoles comptent moins de 500 employés – et ce sont ces entreprises qui emploient la vaste majorité des Canadiens. Pourtant, le financement actuel ne représente qu’une petite fraction des dépenses gouvernementales en matière de recherche.

Il y a de la place pour l’amélioration en matière de financement de l’innovation entrepreneuriale, tout particulièrement en cette période.

Pour chaque dollar investi par le gouvernement, les écoles polytechniques vont chercher 1,70 $ auprès de leurs partenaires industriels et d’autres sources. On voit qu’il s’agit d’un placement avantageux, et d’un investissement judicieux de l’argent des contribuables à un moment crucial.

Le doublement des crédits alloués à la recherche appliquée au cours des deux prochaines années promet d’avoir un effet énorme sur la productivité et la réinvention des entreprises à une époque où elles en ont le plus besoin.

Mais l’occasion qui se présente ne se limite pas qu’à une question d’argent. La pandémie a été vécue bien différemment selon les régions et les secteurs; il en sera forcément de même pour la relance.

Pour tenir compte de cette réalité, le gouvernement fédéral devrait établir des pôles de relance économique dans les régions. Les agences de développement régional, qui ont été mises à contribution pour venir en aide aux entreprises en difficulté en leur proposant toute une gamme de ressources durant la pandémie, sont idéalement placées pour offrir des mesures souples taillées sur mesure pendant la relance.

Les agences de développement régional entretiennent des relations de longue date avec les intermédiaires locaux du secteur de l’innovation et connaissent bien leurs capacités. Ce seront là des atouts essentiels pour guider les entreprises vers les bonnes ressources.

Les écoles et les collèges polytechniques sont motivés et prêts à contribuer à la relance économique dans un monde post-pandémie. Jumelée à la capacité, à l’expertise, à l’expérience et à l’infrastructure en place, la recherche appliquée constitue un puissant outil dans la trousse de l’innovation à la disposition du fédéral. Il est temps de le sortir de sa boîte et de se mettre à l’ouvrage.

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Photo gracieuseté d’iStock

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