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Au-delà des vaccins : repenser l’utilisation des tests dans les établissements de soins de longue durée

by Jennifer Zelmer
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La COVID-19 a touché tout le monde, mais son effet a été plus dévastateur sur les personnes âgées, en particulier celles qui vivent dans des établissements de soins de longue durée. Huit décès sur dix dus à la COVID-19 pendant la première vague de la pandémie au Canada se sont produits dans des résidences de soins de longue durée. La propagation de la COVID-19 dans ces milieux s’est avérée très difficile à maîtriser. Les vaccins donnent de l’espoir pour l’avenir et leur administration a commencé, mais ils ne sont pas une panacée.

Nous sommes redevables aux personnes qui vivent et travaillent dans les établissements de soins de longue durée d’utiliser tous les outils disponibles pour prévenir les éclosions, s’y préparer et les gérer. Les épidémies dans les établissements de soins de longue durée sont plus courantes lorsque la transmission est élevée dans la collectivité. Les mesures classiques de santé publique comme une bonne hygiène, la distanciation physique, la limitation des déplacements et des activités, et les masques sont importantes, mais nous avons également besoin d’approches ciblées dans les établissements mêmes de soins de longue durée.

Aussi, à mesure que les connaissances scientifiques progressent et que nous tirons des leçons des expériences dans les établissements de soins de longue durée, nous devons nous adapter rapidement.

Pourquoi ne pas seulement compter sur les vaccins? Il faudra des semaines avant qu’on ait terminé l’administration des vaccins dans les établissements de soins de longue durée de toutes les collectivités, et il faut du temps pour obtenir une protection complète. Ce n’est pas tout le monde qui peut ou veut se faire vacciner. Selon certaines informations, jusqu’à 20 pour cent des membres du personnel de certains établissements affirment ne pas avoir l’intention de se faire vacciner. De la même manière, la rotation des membres du personnel, des résidents, des partenaires de soins essentiels et des autres personnes qui entrent et sortent d’un établissement pourra créer des lacunes dans le nombre de personnes vaccinées. Dans de nombreux territoires et provinces, l’absence d’un système de suivi intégré rend difficile de garantir le statut vaccinal.

Les tests de dépistage font de toute évidence partie intégrante de la solution, mais il est temps de réexaminer notre approche à leur égard. Comme l’indique le rapport récent du Comité consultatif d’experts en matière de tests et de dépistage de la COVID-19, de nouvelles options de test et données scientifiques indiquent qu’il y a moyen d’affiner les stratégies de test pour répondre aux besoins locaux et à l’évolution de la pandémie. Le Comité recommande l’optimisation des capacités de diagnostic, le déploiement de tests rapides pour le dépistage, l’équité et la communication. Ces conseils sont utiles maintenant et pourront orienter les dispositions à prendre au fur et à mesure que de nouvelles données deviendront disponibles.

Une gamme de tests est désormais disponible, allant des tests par RCP en laboratoire (test par réaction en chaîne de la polymérase), qui est la méthode de référence pour diagnostiquer si une personne est actuellement atteinte de la COVID-19, aux tests rapides d’antigènes, qui détectent la présence d’une protéine particulière faisant partie du virus du SRAS-CoV-2 plutôt que le matériel génétique du virus. Ces tests diffèrent en ce qui concerne les délais d’exécution, les prestataires de soins de santé nécessaires pour faire passer et traiter les tests, la précision, la portabilité et le coût. Il y a également des différences dans la manière d’effectuer les tests (p. ex., prélèvement dans le nez ou de salive), et certaines méthodes sont moins bien tolérées lorsque les tests sont faits à répétition.

Il est difficile de trouver un équilibre entre ces facteurs, et le meilleur test peut différer selon le scénario. Nous pouvons choisir d’utiliser des tests pour diagnostiquer les infections qui sont différents de ceux utilisés, par exemple, dans les situations où nous devons déterminer rapidement les personnes actuellement susceptibles de transmettre le virus à d’autres. Aussi, le choix du meilleur test peut dépendre des ressources disponibles localement, de la fréquence des tests et si les taux d’infection sont élevés ou faibles dans une collectivité donnée.

Par exemple, le potentiel que présente le dépistage de masse des personnes asymptomatiques dans certaines situations à risque élevé comme les établissements de soins de longue durée et d’autres milieux d’habitation collective est de plus en plus reconnu. Les modèles laissent entendre que des tests plus rapides et plus fréquents peuvent être plus efficaces pour le dépistage que des tests plus précis mais moins fréquents ayant des délais plus longs d’obtention des résultats. Il est bien entendu important que les résultats positifs du dépistage soient confirmés par des tests de diagnostic – et que les personnes dont le test est positif bénéficient du soutien dont elles ont besoin pour leur propre santé et la sécurité des autres.

Nous avons encore besoin que les scientifiques et les cliniciens et cliniciennes obtiennent rapidement des données probantes sur les options de test, qui nous indiquent lesquelles sont les plus appropriées dans des situations données. Dans le même temps, les gouvernements, les établissements de soins de longue durée, les résidences pour personnes âgées et les autorités sanitaires peuvent se servir de ce que nous savons déjà pour élaborer des stratégies de dépistage qui répondent aux besoins actuels des collectivités.

Nous devons bâtir notre chemin au fur et à mesure que nous avançons; dans le contexte d’une pandémie qui évolue rapidement, c’est un exploit nécessaire, mais qui demeure difficile. Il n’existe pas une seule approche idéale pour lutter contre la COVID-19. Cela dit, les nouveaux vaccins et tests mis au point accroissent les outils dont disposent les résidences pour personnes âgées et les établissements de soins de longue durée pour soutenir la préparation et réagir à la pandémie.

Nous devons utiliser toutes les options à notre disposition.

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