Home Français Pour lutter contre les arrêts cardiaques, il faut enseigner des compétences vitales

Pour lutter contre les arrêts cardiaques, il faut enseigner des compétences vitales

by Doug Roth
roth-we-need-to-create-a-culture-of-life-savers-to-address-cardiac-arrest

Si vous aperceviez un édifice en flammes, resteriez-vous là à ne rien faire? Probablement pas.

À partir de l’enfance, on nous montre comment agir en cas d’incendie, et comment le faire rapidement. Nos bâtiments sont équipés de sorties de secours, de détecteurs de fumée, d’alarmes, de gicleurs et d’extincteurs bien entretenus. En tant que société, nous faisons de la sécurité incendie une priorité absolue, avec raison.

Nous devrions accorder la même priorité à l’arrêt cardiaque et y réagir de façon systématique. Il s’agit d’une urgence médicale grave, mais qui peut être facilement traitée. L’arrêt cardiaque est soudain, souvent inattendu. Il peut frapper n’importe qui, peu importe son âge, n’importe quand et n’importe où.

L’arrêt cardiaque est différent de la crise cardiaque. La crise cardiaque est plutôt un problème « de plomberie »; le sang est ralenti ou bloqué, mais le cœur bat encore. On parle souvent de l’arrêt cardiaque comme étant un problème « électrique », comme si on coupait le courant à l’aide d’un interrupteur. Une personne en arrêt cardiaque s’effondre et perd conscience. Elle peut ne pas respirer normalement, haleter seulement, ou ne pas respirer du tout.

Vous croyez que les arrêts cardiaques soudains sont rares? Détrompez-vous. De nouvelles données de Cœur + AVC montrent qu’environ 60 000 arrêts cardiaques se produisent à l’extérieur de l’hôpital chaque année au pays, un nombre beaucoup plus élevé que ce que l’on estimait jusqu’à présent. C’est un arrêt cardiaque toutes les neuf minutes. Malheureusement, seule une personne sur 10 survit à un arrêt cardiaque survenu hors de l’hôpital.

Les témoins d’un arrêt cardiaque connaissent dans la plupart des cas la personne qui le subit.

C’est arrivé dans ma propre famille. De retour à la maison après une randonnée à vélo, mon beau-frère a subi un arrêt cardiaque. Par chance, une voisine a reconnu les signes et a su quoi faire : elle a pratiqué la RCR pendant plus de 10 minutes, jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Mon beau-frère a reçu d’excellents soins et, heureusement, son rétablissement a été spectaculaire.

Cet événement a rendu très concrète une réalité que je connaissais déjà grâce à mon travail : lorsqu’une personne subit un arrêt cardiaque, seule une intervention rapide peut lui sauver la vie — chaque seconde compte. La pratique immédiate de la RCR maintient la circulation du sang pour garder le cerveau en vie. Un défibrillateur externe automatisé (DEA) délivre une décharge au cœur pour l’aider à recommencer à battre.

Vous devez retenir trois choses. Premièrement, composez le 9-1-1 et criez pour que quelqu’un vous apporte un DEA. Deuxièmement, commencez immédiatement la RCR à mains seules. Troisièmement, utilisez un DEA dès que possible. Les DEA sont des appareils sécuritaires et simples à utiliser; ils administreront une décharge seulement si c’est nécessaire.

Cela peut sembler facile, mais pour améliorer le taux de survie à un arrêt cardiaque et l’issue des arrêts cardiaques, nous devons développer une culture de la sécurité cardiaque.

Tout le monde devrait apprendre à pratiquer la RCR et à utiliser un DEA dès le plus jeune âge. Ces deux techniques sont faciles à apprendre et à pratiquer, mais les gens doivent d’abord se sentir capables d’intervenir. Pour ce faire, nous devons sensibiliser les gens à l’arrêt cardiaque et leur permettre d’acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour agir. La clé est de trouver de nouvelles façons de former des générations capables de sauver des vies, comme le programme CardiakXpress de Cœur + AVC, qui enseigne les compétences liées à la RCR et à l’utilisation d’un DEA par une approche immersive et concrète.

Les DEA doivent être beaucoup plus accessibles, et ils doivent être enregistrés, connectés aux systèmes d’intervention du 9-1-1 et bien entretenus. Le public doit être en mesure de les trouver et d’y avoir accès. De meilleures données contribueront à l’amélioration de la qualité des systèmes d’intervention d’urgence. De nouvelles recherches stimuleront l’innovation et amélioreront les taux de survie et les résultats, notamment en permettant de mieux reconnaître les personnes présentant un risque élevé de subir un arrêt cardiaque. Les gouvernements ont un rôle important à jouer; la loi représente un levier important pour garantir la réalisation d’une grande partie de ces modifications.

À Seattle et dans certaines villes d’Europe, par exemple, on a fait de l’intervention en cas d’arrêt cardiaque une priorité et on a adopté des politiques en ce sens. Résultat : les taux de survie y sont beaucoup plus élevés.

Si nous concentrons nos efforts, nous pouvons y arriver ici aussi. Nous savons ce que nous devons à l’échelle de la société pour sauver plus de vie et garder plus de familles unies.

Read in English

Photo gracieuseté de DepositPhotos

Print Friendly, PDF & Email
Creative Commons License
This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International License.

This means that you are free to reprint this article for any non-profit or for-profit purpose, so long as no changes are made, and proper attribution is provided. Note: Only text is covered by the Creative Commons license; images are not included. Please credit the authors and QUOI Media Group when you reprint this content. And if you let us know that you’ve used it, we’ll happily share it widely on our social media channels: quoi@quoimedia.com.

You may also like