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Pourquoi devons-nous encore nous battre pour obtenir l’accessibilité de base?

by Luca Patuelli
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Le financement de nouvelles infrastructures devrait être lié aux normes d’accessibilité

Les personnes en situation de handicap doivent se battre chaque jour pour obtenir l’accessibilité de base – et c’est épuisant! Je vis avec un handicap qui m’oblige à utiliser des béquilles pour me déplacer. J’enseigne la danse à des personnes qui vivent avec divers handicaps. J’ai appris de première main combien « accessibilité » est un mot populaire, qui a très peu d’applications concrètes. Il est temps que cette situation change.

Nous vivons dans une société qui a toutes les connaissances et l’expérience voulues pour créer des lieux accessibles, et pourtant, encore bien peu de lieux le sont. L’accessibilité est un droit fondamental, inscrit dans la Loi canadienne sur l’accessibilité, qui a été adoptée en 2019 afin de faire du Canada un pays exempt d’obstacles et de favoriser la participation pleine et égale des personnes en situation de handicap à tous les aspects de la vie. Le Canada a également adhéré à la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies pour protéger et promouvoir les droits et la dignité des personnes handicapées « afin qu’elles soient traitées sans discrimination et en toutes égalités ».

Pourtant, je tombe sur des lieux inaccessibles presque tous les jours.

Le Canada devrait être un leader en matière d’accessibilité, et nos dirigeants politiques peuvent y contribuer.

Il est temps que nos partis politiques — qui se disputent le leadership fédéral — mettent en pratique tous ces discours sur l’accessibilité. Tous les partis prévoient engager d’importantes dépenses d’infrastructure après la pandémie. Ces dépenses doivent être liées aux normes d’accessibilité. Il n’y a plus d’excuses pour que des lieux soient conçus pour empêcher la pleine participation de chaque Canadien et Canadienne, surtout avec l’argent des contribuables.

Laissez-moi vous donner un exemple. Je me suis rendu récemment dans un complexe sportif universitaire à Montréal, mais pour accéder à l’ascenseur, je devais passer par une entrée de sécurité verrouillée qui nécessite une carte-clé (que je n’ai pas). Comme j’étais un utilisateur occasionnel, un gardien de sécurité devait m’escorter pour ouvrir la porte.

Quand j’ai terminé ma séance, j’ai dû remonter en utilisant le même ascenseur. Pour me rendre de l’ascenseur à la sortie du bâtiment, je devais toutefois faire signe à un gardien de sécurité de l’autre côté de la porte. J’étais enfermé.

Et s’il y avait une urgence et que nous devions sortir précipitamment? Et si le gardien de sécurité n’était pas disponible ou ne voyait pas mes signes frénétiques? Comment ferais-je pour sortir du bâtiment?

Quand je me suis plaint à l’université, on m’a tout de suite répondu : « Nous n’avons jamais eu cette situation auparavant. Peu de personnes en situation de handicap sur le campus utilisent ce local. » Mince, je me demande bien pourquoi.

Il y a tant d’autres exemples. Les restaurants disposant d’une « salle de bain accessible » à l’étage. Pour y accéder, par contre, il faut sortir du restaurant et utiliser un ascenseur extérieur.

Et puis il y a l’hiver, quand les chasse-neige nettoient les rues, mais laissent d’énormes tas de neige dans les places de stationnement pour handicapés. Ou encore les boutons de porte automatique qui ne fonctionnent pas la moitié du temps. La liste est longue.

Une étude récente de l’Institut Angus Reid menée conjointement avec la Fondation Rick Hansen a révélé que 86 pour cent des personnes ayant un handicap déclarent que leur handicap a des répercussions sur leurs activités quotidiennes. Ce résultat ne me surprend pas.

L’agréable surprise, c’est que quatre Canadiens sur cinq (vivant avec ou sans handicap) croient que le Canada devrait mettre en œuvre une norme nationale harmonisée en matière d’accessibilité. Aussi, un nombre impressionnant de Canadiens et de Canadiennes (92 pour cent) croient que les projets d’infrastructure financés par les contribuables devraient être tenus de respecter les plus hautes normes en matière d’accessibilité. Il est temps.

Faisons en sorte que nos dirigeants politiques sachent que l’accessibilité est une question prioritaire pour la population canadienne.

Quel que soit le parti politique qui remportera les élections, j’espère vraiment que nous pourrons nous rassembler en tant que société et nous unir pour travailler à améliorer la situation pour les personnes en situation de handicap.

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Photo reproduite avec l’aimable autorisation de l’auteur

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