Home Français Nous avons besoin d’un environnement de recherche équilibré pour favoriser une véritable « économie de l’innovation »

Nous avons besoin d’un environnement de recherche équilibré pour favoriser une véritable « économie de l’innovation »

by John Muscedere
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Il est temps d’investir dans l’innovation en matière de vieillissement

Le gouvernement fédéral parle souvent de favoriser une « économie de l’innovation », et ce, à juste titre. La mise en œuvre des innovations technologiques et l’esprit d’entreprise sont déjà depuis un certain temps au premier plan de la croissance économique dans l’économie mondialisée, et cette tendance ne peut que s’accélérer dans les années à venir.

Bien entendu, le Canada ne doit pas se contenter de célébrer les innovations cruciales, mais doit plutôt être un pionnier en la matière. Pour y parvenir, nous avons besoin d’un environnement de recherche équilibré.

L’histoire démontre qu’il n’est pas si facile de soutenir les « gagnants » de la recherche par rapport aux « perdants ». Au lieu de cela, il faut créer un environnement de recherche sain dans lequel la recherche fondamentale progresse et débouche sur plusieurs occasions de commercialisation. Les innovations qui répondent le mieux aux exigences de la société sont celles qui sont adoptées avec succès.

En d’autres termes, il doit s’agir d’un écosystème robuste et non d’une course. Chaque étape du cycle de recherche doit être soutenue et encouragée.

Nos gouvernements, à tous les niveaux, devraient adopter une approche d’« investisseur patient » afin de créer un flux solide allant de la recherche fondamentale à la commercialisation. Une telle approche équilibrée nécessite un financement robuste pour la recherche postsecondaire, comme celui récemment annoncé par le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada. Ces investissements jetteront les bases essentielles de l’« économie de l’innovation » et permettront au Canada de rester compétitif, maintenant et dans l’avenir.

C’est pourquoi nous avons besoin d’un investissement soutenu dans la recherche sur le vieillissement.

Le Canada se rapproche rapidement du statut de société « super âgée »; d’ici 2035, une personne canadienne sur quatre aura plus de 65 ans. La plupart des Canadiennes et Canadiens souhaitent vieillir sur place, dans leur propre maison. Plus de 92 % des Canadiennes et Canadiens interrogés ont déclaré soutenir les investissements du gouvernement dans des programmes qui permettent de vieillir en santé (Nanos, 2021).

Malheureusement, cela contraste fortement avec la réalité, car nous n’avons pas suffisamment investi dans le vieillissement en santé au Canada. Notre approche a consisté à nous appuyer sur les établissements de soins de courte durée et les établissements résidentiels pour prendre soin des Canadiennes et Canadiens au fur et à mesure qu’ils vieillissent et ont besoin d’aide.

D’ores et déjà, nous ne parvenons pas à répondre à la demande d’établissements de soins de longue durée ou de soins à domicile, et cette situation ne fera qu’empirer avec le vieillissement de notre société. Alors, que devons-nous faire?

Il est clair que nous devons adopter de nouvelles façons de vieillir en santé, et nous avons besoin de nouveaux financements publics et de nouvelles politiques gouvernementales pour y parvenir. Cela fait également partie de l’économie de l’innovation.

Comment moderniser l’approche du vieillissement au Canada? Nous avons besoin d’occasions de recherche fondamentale et de commercialisation pour atteindre ces objectifs.

Nous parlons d’expérience. Nos organisations, AGE-WELL et le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées, ont créé Vieillir en santé Canada, une nouvelle collaboration de recherche qui tire parti de l’expertise et de l’infrastructure de nos organisations pour mener des recherches fondées sur des données probantes dans les domaines des services sociaux, des soins de santé et de la technologie, afin d’améliorer l’expérience du vieillissement en santé des personnes âgées canadiennes et de leurs partenaires de soins.

Nous combinons nos recherches sur la pratique clinique et les changements de comportement au sein de la collectivité avec le développement et la validation de solutions technologiques pour la vie quotidienne et les soins dans tous les contextes. Il s’agit d’un mariage entre la recherche fondamentale et les possibilités d’application.

Alors que le financement public a suivi le rythme de la commercialisation, nous devons veiller à ce que la même priorité soit accordée à la recherche sur le vieillissement en santé. Le financement de la recherche est un élément essentiel d’un flux d’innovation réussi pour moderniser l’approche du Canada par rapport au vieillissement. Il s’agira de savoir comment le Canada s’attaque au « problème » de notre société « super âgée » et comment il en fait un atout.

L’absence de financement durable pour soutenir le vieillissement en santé met en péril la capacité du Canada à répondre aux besoins incontestables et urgents de sa population vieillissante et des infrastructures connexes.

Photo gracieuseté de DepositPhoto

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