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Il est temps que le Canada finance le traitement avancé du diabète

by Dylan MacKay
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Il s’est écoulé 101 ans depuis qu’on a découvert que l’insuline permettait aux personnes atteintes de diabète de type 1 de survivre. Aujourd’hui, c’est aussi la meilleure époque de l’histoire pour être aux prises avec le diabète de type 1; il faut seulement avoir les moyens de se procurer la technologie. Peu de gens au Canada ont un régime public ou privé qui couvre, ou peut couvrir, les frais des systèmes technologiques. Je suis l’une de ces personnes chanceuses.

Avant même que je me réveille le matin, une prise de mesure de ma glycémie est effectuée et, pendant que je dors, les résultats sont envoyés à mon téléphone doté d’un logiciel qui m’avertira si ma glycémie est trop élevée ou trop basse.Ce n’est pas tout : l’algorithme de la pompe à insuline en boucle fermée de mon téléphone peut changer la quantité d’insuline que la pompe me donne pour éviter que mon taux de glycémie se situe hors des limites acceptables.

Le plus beau de tout ça, c’est que je peux continuer de dormir pendant tout le processus, et me réveiller frais et dispos.

Cette technologie est rendue possible grâce à la mise au point des systèmes de surveillance du glucose en continu (SGC). Le SGC est un dispositif portable qui vérifie la glycémie de la personne à des intervalles de quelques minutes, jour et nuit. Cette technologie a changé ma vie et celle de beaucoup d’autres personnes atteintes de diabète de type 1 et leurs soignants.

Avant la venue des SGC, il fallait mesurer sa glycémie en se piquant le bout d’un doigt avec une aiguille métallique pointue pour obtenir une goutte de sang que l’on déposait sur la bandelette d’un appareil appelé glucomètre. Personne n’aime ça, parce que le bout des doigts est très sensible et qu’au final, on a mal au bout des doigts toute la journée, tous les jours. On a aussi tendance à vérifier sa glycémie seulement quelques fois par jour.

La personne atteinte de diabète de type 1 qui prend en charge sa glycémie agit un peu comme le capitaine d’un gros paquebot : elle doit faire des modifications à sa trajectoire bien avant que ce soit nécessaire, sinon c’est la catastrophe.L’utilisation du glucomètre équivaut en fait à manœuvrer le paquebot les yeux fermés; le système de surveillance du glucose en continu nous ouvre les yeux.

Il est très important de connaître son taux de glycémie et de savoir s’il est à la hausse ou à la baisse parce que bien que l’insuline soit un médicament fantastique qui nous maintient en vie, c’est une substance incroyablement dangereuse.

Chaque fois qu’une personne prend de l’insuline, elle risque une chute de glycémie, ou hypoglycémie, qui est une cause fréquente des visites à l’urgence des personnes qui ont un diabète de type 1. Non traitées, elles peuvent en mourir.

L’utilisation du SGC s’est révélée très efficace pour réduire la période pendant laquelle la glycémie est faible. L’opposé de l’hypoglycémie est l’hyperglycémie, un état qui, à long terme, est directement lié à un risque accru de crises cardiaques ou d’insuffisance rénale. Le SGC est également utile dans ce cas-ci puisqu’il augmente la période pendant laquelle le taux de glycémie de la personne ayant un diabète de type 1 reste dans les limites appropriées.

Malheureusement, ce dispositif coûte entre 3000 $ et 6000 $ par année. La plupart des régimes d’assurance-maladie et d’assurance-médicaments provinciaux et territoriaux ne couvrent pas ces frais. Les rares qui le font appliquent souvent des conditions relatives à l’âge. Le Manitoba, par exemple, paie les frais du SGC, mais seulement aux personnes de moins de 25 ans.

Cependant, les personnes qui ont un diabète de type 1 vieillissent, elles aussi… que sont-elles censées faire pendant le reste de leur vie?

Bon nombre de régimes d’assurance privés ne couvrent pas non plus les frais de SGC. Je travaille à temps plein comme professeur d’université et le système n’est pas couvert par notre régime. Heureusement, j’ai la chance de pouvoir le payer de ma poche.

Sans couverture, le SGC coûte simplement trop cher pour la plupart des Canadiens atteints de diabète de type 1.

À l’heure actuelle, le Yukon est le seul endroit au Canada où les systèmes de surveillance du glucose en continu sont couverts. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 bénéficient de cette couverture, et je parie que la province voit une diminution des visites aux urgences, une baisse des coûts à long terme pour le soin des personnes atteintes de diabète de type 1, et des gens plus heureux, plus en santé et plus productifs.

Le régime d’assurance-médicaments promis depuis longtemps par le gouvernement fédéral n’est encore que des paroles en l’air puisque rien ne garantit que le SGC sera inclus dans le régime, si jamais il est mis sur pied.

En attendant, le reste du Canada doit suivre l’exemple du Yukon. Si les provinces et les territoires travaillaient ensemble, les coûts des SGC diminueraient et tout le monde au Canada en profiterait.

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