Dans le sud de l’Ontario, où nous avons grandi, il était rare de voir des gens fumer dans les années 2000. Nous avons eu la chance de vivre notre enfance à une période où l’air était la plupart du temps exempt de fumée secondaire, d’autant plus que l’un de nous est asthmatique.
Malheureusement, le vapotage a changé la donne. Nos inquiétudes à l’égard de la cigarette électronique augmentaient au même rythme que la popularité de ce nouveau produit auprès de nos camarades de classe.
Il y a quelques années, la cigarette électronique, ou « vapoteuse » est devenue extrêmement populaire au secondaire. De plus en plus accessibles, ces produits étaient offerts en différents arômes attirants, comme mangue tropicale ou vanille. Bien que notre génération ait la perception erronée que ces produits sont inoffensifs, de nombreuses personnes qui ont commencé il y a des années vapotent encore, et certaines ont maintenant des problèmes de santé.
Aujourd’hui, autour de notre campus universitaire, nous voyons beaucoup d’étudiants vapoter, aux prises avec une habitude qu’ils ne s’attendaient pas à voir se transformer en dépendance. Les conséquences de cette dépendance sont bien réelles, et bien des jeunes commencent à le réaliser. Le vapotage peut nuire à la respiration, endommager les tissus pulmonaires et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.
En raison de ce que nous avons constaté chez nos pairs — et de nos inquiétudes pour la santé future de notre génération — il nous semble on ne peut plus évident qu’en tant que société, nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher les jeunes de s’engager sur la voie de la dépendance.
Nous sommes d’avis que notre province devrait faire plus pour prévenir et faire cesser le vapotage chez les jeunes en Ontario.
Une mesure simple, mais efficace, est à la portée de la province. Notre gouvernement doit participer au plan collaboratif fédéral de taxation des produits de vapotage, ce qui permettrait d’augmenter le prix des liquides à vapoter. Une taxe fédérale sur les produits de vapotage existe déjà. Le plan collaboratif proposé permet aux provinces d’y ajouter leur propre taxe, d’un montant égal.
La recherche le démontre déjà : la hausse des prix engendrée par la taxation des produits nocifs réduit l’usage et décourage la consommation. Ainsi, moins de jeunes développent une dépendance à la nicotine et au vapotage.
En tant qu’étudiants universitaires disposant de budgets limités, nous pouvons affirmer que le prix a de l’importance. Une taxe peut également indiquer aux gens que la cigarette électronique n’est pas simplement de l’« eau vaporisée » inoffensive, mais qu’elle crée de la dépendance et comporte des risques réels pour la santé.
Au pays, huit provinces ont déjà instauré une taxe ou annoncé leur intention d’adhérer au plan collaboratif du gouvernement fédéral sur les produits de vapotage. Jusqu’à maintenant, l’Ontario et le Manitoba sont les seules provinces à ne pas avoir agi en ce sens. Le gouvernement fédéral a élaboré un plan de mise en œuvre et a structuré la taxe de manière à permettre aux provinces de récolter des revenus dont elles ont grandement besoin.
Nous ne comprenons pas pourquoi l’Ontario tarde, ou refuse de participer à un plan qui non seulement améliorerait la santé des jeunes de l’Ontario, mais permettrait également d’amasser des fonds qui pourraient servir à financer des services importants. Le gouvernement de l’Ontario choisit plutôt de laisser l’argent et la santé des jeunes lui échapper.
En réponse à nos inquiétudes concernant le vapotage et la santé des jeunes de notre génération, nous avons cofondé l’association pour la santé cardiovasculaire et la réanimation de l’Université McMaster. Lancée cette année, l’initiative vise à promouvoir la sensibilisation et l’information sur la cigarette électronique, accroître la formation en matière de réanimation cardiorespiratoire et d’utilisation d’un DEA, et soutenir la recherche cardiovasculaire.
En tant que jeunes intéressés par les soins de santé, nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider la population de l’Ontario à être en meilleure santé et réduire la pression sur le système de santé à long terme.
Le gouvernement de l’Ontario doit faire de même et un des meilleurs moyens pour commencer est de participer au programme de taxation fédéral sur les produits de vapotage.
Nous pourrons alors tous mieux respirer.
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