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L’élimination par Ottawa du financement des énergies fossiles doit être rapide et complète

by Karen Hamilton
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Les subventions aux énergies fossiles occuperont une place importante dans les débats sur la politique climatique lorsque le Parlement reprendra ses travaux au début de la nouvelle année, avec une emphase particulière sur la façon dont Ottawa entend remplir son récent engagement de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles d’ici 2023 — deux ans plus tôt qu’initialement promis.

L’engagement du gouvernement à éliminer progressivement le financement public des énergies fossiles — que le gouvernement ne considère pas comme une subvention — mérite également l’attention du public. C’est notamment ce soutien qui a fait en sorte que le Canada soit pointé du doigt sur la scène mondiale pour être l’un des plus grands promoteurs d’énergies fossiles.

Lors de la conférence des Nations Unies sur le climat en novembre, le Canada s’est joint à plus de trente pays s’engageant à éliminer le soutien « direct » aux énergies fossiles à l’étranger d’ici la fin de 2022. Pourtant, cela ne représente qu’une partie du financement global des énergies fossiles par le Canada, dont la majeure partie est d’ailleurs dédiée à des projets au Canada. Le ministre des Ressources naturelles a déclaré en novembre qu’un échéancier pour une élimination complète, incluant le financement national, serait annoncé « dans les prochains mois ».

Pendant que le gouvernement travaille sur cet échéancier, trois faits sont à garder à l’esprit.

Premièrement, soutenir la croissance de l’industrie pétrolière et gazière est en contradiction directe avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C niveau au-delà duquel les impacts climatiques mortels deviendront bien plus importants, affectant des centaines de millions de personnes supplémentaires. Les experts affirment que pour respecter cet objectif, aucun nouveau gisement de pétrole et de gaz ne peut être développé et que la grande majorité des réserves de sables bitumineux doivent demeurer inexploitées.

Deuxièmement, le Canada soutient cette industrie avec plus de financement public que tout autre pays du G20. La majeure partie de ce financement provient d’Exportation et développement Canada (EDC), qui a accordé en moyenne 13,6 milliards de dollars en prêts, assurances et autres soutiens à l’industrie pétrolière et gazière chaque année de 2018 à 2020. Cela inclut des milliards de dollars en prêts pour des projets tels que les pipelines Trans Mountain et Coastal GasLink.

Troisièmement, il faut savoir qu’EDC n’entend pas pour l’instant mettre fin à son soutien aux énergies fossiles. La société de la Couronne s’est engagée à réduire une partie de son soutien à l’exploration et à la production de pétrole et de gaz. Mais elle reste libre de maintenir ou même d’augmenter son soutien à d’autres types de développement des énergies fossiles de nouveaux pipelines ou raffineries, par exemple, qui jouent un rôle essentiel dans l’expansion de la production de pétrole et de gaz.

Il faut faire face à la réalité. Celle-ci exige que nous mettions un terme à l’industrie pétrolière et gazière. Un leadership climatique crédible nécessiterait à tout le moins de couper le flux d’argent public qui l’aide à prospérer.

Ottawa devrait s’engager à mettre fin à tout soutien financier public au développement des énergies fossiles, de quelque nature que ce soit, au Canada ou à l’étranger. Faire moins nous placerait en décalage avec l’urgence de la crise climatique.

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