Les médecins de famille représentent la porte d’entrée de notre système de santé. Nous allons les voir quand nous sommes malades, et ils nous aident à ne pas être malades en premier lieu en nous vaccinant, en nous faisant passer des tests de dépistage et en soignant les maladies chroniques comme le diabète ou l’asthme.
Les médecins de famille nous mettent en rapport avec d’autres parties du système de santé afin d’obtenir de l’aide supplémentaire au besoin. Ils nous connaissent en tant que personnes et peuvent nous guider dans la prise de décisions difficiles.
Toutefois, cette porte d’entrée est maintenant fermée pour trop de gens au Canada.
Même avant la pandémie, 4,6 millions de personnes n’avaient pas de médecin de famille. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation.
Selon les résultats d’une étude que nous avons publiée la semaine dernière, deux fois plus de médecins de famille ont arrêté de travailler pendant les six premiers mois de la pandémie que ce qu’on prévoyait en se fondant sur les tendances de la dernière décennie. D’autres études que nous avons menées ont conclu qu’un médecin de famille sur cinq pense à fermer son cabinet au cours des cinq prochaines années.
Par ailleurs, notre population vieillit et un moins grand nombre d’étudiants en médecine choisissent de faire carrière en médecine familiale. De plus, même ceux qui choisissent ce domaine sont plus susceptibles de se spécialiser par la suite plutôt que d’ouvrir un cabinet de médecine de famille.
La situation est sombre, mais cela veut dire qu’il existe une dynamique de changement.
Les idées ne manquent pas pour créer un meilleur système. La plupart exigent cependant un investissement ou des compromis.
Par exemple, dans certains pays, les soins de famille sont organisés comme le système d’écoles publiques au Canada. Les personnes qui déménagent dans un nouveau quartier peuvent choisir parmi quelques cabinets de médecins aux alentours. Ces cabinets doivent accepter ces nouveaux patients, et leurs ressources dépendent des besoins de la communauté qu’ils servent.
Quand elles déménagent, elles doivent quitter leur médecin et s’inscrire auprès d’un cabinet dans leur nouveau quartier. Elles ne peuvent pas continuer de voir le même médecin de famille.
Elles peuvent donc créer moins de liens avec un médecin de famille, et voir plutôt l’un des médecins ou l’un des membres du personnel infirmier du cabinet, qui ont accès à votre dossier, mais ne vous connaissent pas nécessairement aussi bien personnellement.
Ce n’est là qu’un exemple de la façon dont nous pourrions réinventer notre système, ce qui pourrait exiger des compromis.
En définitive, ces compromis doivent être guidés par les patients et le public.
C’est pourquoi notre équipe de recherche a lancé OurCare/NosSoins qui, d’après nous, est la plus grande initiative de mobilisation du public au sujet de l’avenir des soins primaires au Canada.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de créer un meilleur système en se fondant sur les valeurs, les besoins, les préférences et les priorités de la population canadienne. Nous avons conçu un processus de mobilisation d’un an durant lequel nous espérons entendre non seulement les voix fortes habituelles, mais aussi la voix des personnes qui sont le plus souvent laissées pour compte.
Nous commençons par un sondage national qui se penche sur l’expérience des répondants en matière de soins primaires, sur les aspects les plus importants pour eux et sur ce qu’ils souhaitent voir dans un système futur.
La pandémie a élargi les mailles du système de soins de santé, mais cela veut dire qu’elle a également ouvert des possibilités de changement. Rendez-vous à OurCare.ca et dites-nous comment améliorer les soins des médecins de famille.
Nous vous invitons à vous faire part de votre opinion sur OurCare.ca! Remplissez le questionnaire de recherche NosSoins dans le cadre du projet OurCare/NosSoins du MAP Centre for Urban Health Solutions, Unity Health Toronto. La participation est entièrement volontaire et anonyme. Vous avez jusqu’au 25 octobre pour répondre au sondage.
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