Lorsque les militaires retournent à la vie civile, beaucoup s’attendent à un nouveau départ. Ils se retrouvent parfois plutôt dans un monde qu’ils ne connaissent pas bien, qui semble non structuré et qui les isole. Un nouveau rapport, Military and Veteran Volunteerism in Canada éclaire la façon dont le bénévolat pourrait être un puissant outil permettant de soutenir les vétérans et vétéranes dans cette transition et expose les raisons pour lesquelles le Canada doit être plus attentif.
Le rapport, préparé pour la Fondation Les Fleurons glorieux et l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, a examiné plus d’une douzaine d’études internationales portant sur les vétérans et vétéranes et le bénévolat. Les résultats montrent les avantages pour les vétérans et vétéranes ainsi que pour la société : le bénévolat aide les vétérans et vétéranes à retrouver un sentiment de but à atteindre, à réduire l’isolement social et à améliorer le bien-être mental et il contribue de façon importante au bien-être collectif de notre pays.
Les chercheurs et chercheuses qui ont préparé le rapport disent que le bénévolat pourrait offrir ce que bien des vétérans et vétéranes perdent après la fin de leur service : un rôle, une mission et une communauté.
Il leur permet de continuer à servir, tout simplement d’une nouvelle manière. Qu’il s’agisse d’aider dans des banques alimentaires, de servir de mentors pour les jeunes, d’intervenir dans des situations d’urgence ou de participer à des projets communautaires, il a été démontré que le bénévolat accompli dans des groupes civils soutient la santé psychologique et améliore même le bien-être physique.
Chaque année, des milliers de Canadiens quittent le milieu militaire. Certains ont des problèmes de santé mentale, ont du mal à trouver du travail et ne se sentent pas liés au monde civil.
Aux États-Unis, certains programmes visant les vétérans et vétéranes ont recouru avec succès à des initiatives de bénévolat structurées pour soutenir les vétérans et vétéranes tout en offrant également un avantage important à la société civile. Ces programmes combinent le service communautaire à une formation en leadership et au soutien en matière de santé mentale. Les vétérans et vétéranes qui participent rapportent souvent une meilleure santé, des liens sociaux plus forts et un sentiment renouvelé de but à atteindre. Certaines personnes disent même que cela les aide à entamer une nouvelle carrière.
Dans le rapport, les chercheurs et chercheuses recommandent plusieurs étapes clés. Tout d’abord, créons une solution sur mesure, fabriquée au Canada.
Les politiques et les programmes de bénévolat visant les vétéranes et vétérans canadiens doivent être élaborés et orientés par une recherche propre au Canada. Presque toute la recherche visant les vétérans et vétéranes examinée vient des États-Unis ou du Royaume-Uni. Au Canada, les données sur la façon dont le bénévolat touche les vétérans et vétéranes pendant leur transition à la vie civile sont inexistantes ou presque. Il n’y pas d’études canadiennes qui demandent aux vétérans et vétéranes pourquoi ils décident (ou pas) de faire du bénévolat, les types de rôles qu’ils préfèrent, la façon dont le bénévolat profite à leur vie et à la vie de leur famille ou la façon dont différentes conditions de vie telles que l’âge, le genre, la structure familiale ou la santé pourraient influencer leurs expériences.
Par la suite, les organisations qui soutiennent les vétérans et vétéranes doivent intégrer des évaluations formelles des programmes et des évaluations des besoins pour faire concorder les possibilités de bénévolat avec les buts, les valeurs et la diversité des vétérans et vétéranes.
Enfin, les responsables des politiques, les groupes de défense des vétérans et vétéranes et les chercheurs et chercheuses doivent collaborer pour faire du bénévolat une pierre angulaire du soutien de la transition de la vie militaire à la vie civile. La mobilisation d’intervenants variés garantira des programmes globaux significatifs.
Un message clé du rapport est que le bénévolat ne devrait pas être traité comme une réflexion après coup. Il pourrait être une partie fondamentale de la façon dont le Canada soutient ses vétérans et vétéranes.
Le bénévolat peut aider des individus à trouver un but à atteindre, réduire les répercussions de la transition sur la santé mentale et rétablir des liens avec leur communauté. Il renforce de plus, ce faisant, les communautés.
Il convient également de noter le fait que les vétérans et vétéranes n’en profiteront pas tous de la même manière. C’est pourquoi les futurs programmes et études doivent prêter une étroite attention à des facteurs identitaires tels que le genre, la race, l’âge, la situation d’emploi et la géographie. Il est essentiel, pour un impact à long terme, d’adapter les possibilités aux besoins variés des vétérans et vétéranes.
Le message est simple : les personnes qui ont servi leur pays devraient avoir des possibilités intéressantes pour continuer à servir si elles le désirent. Le bénévolat peut être plus que simplement une manière de donner en retour à la société; il peut être une voie favorisant la guérison, l’appartenance et la reconstruction.
Au moment où le Canada cherche de nouvelles manières de soutenir le bien-être de ses militaires après la fin du service, un des outils les plus accessibles et les plus économiques est peut-être déjà devant nous. Tout ce qu’il lui faut, c’est un soutien, une structure et une place dans notre stratégie nationale de bien-être desvétérans et vétéranes.
Photo gracieuseté de DepositPhotos