(Ottawa) — Un nouveau rapport révèle que le quart des personnes résidant en établissement de soins de longue durée (SLD) au Canada reçoivent un traitement antipsychotique potentiellement inapproprié. Intitulé Rising Rates: Antipsychotic Use in Canada’s SLD Homes (Hausse des taux d’utilisation d’antipsychotiques dans les établissements de SLD au Canada), ce rapport a été élaboré par les SLD membres de la Coalition pour l’utilisation appropriée à partir des données les plus récentes de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).
Les antipsychotiques sont souvent prescrits comme traitement de première intention pour la prise en charge des comportements associés à la démence, comme l’agressivité et la résistance aux soins. Pourtant, les lignes directrices canadiennes mettent en garde contre leur utilisation fréquente chez les personnes âgées sans diagnostic de psychose, car les risques — probabilité accrue d’accidents vasculaires cérébraux, de chutes, de fractures et de décès — supplantent les bénéfices.
Depuis plus de dix ans, l’ICIS surveille l’utilisation potentiellement inappropriée des antipsychotiques dans les établissements de SLD au Canada. Les efforts de réduction des prescriptions inappropriées portaient des fruits avant la pandémie de COVID-19, mais les données les plus récentes indiquent un renversement inquiétant de cette tendance.
Constatations clés
- Le pourcentage de personnes résidant en établissement de SLD sous antipsychotiques sans diagnostic de psychose avait diminué de façon constante entre 2014-2015 et 2019-2020, passant de 27,2 % à 20,2 %.
- Depuis le début de la pandémie de COVID-19, ce taux est en augmentation, atteignant 24,5 % en 2023-2024.
- Chaque province et territoire canadien déclarant a vu son taux d’utilisation d’antipsychotiques augmenter d’au moins 2 % depuis le début de la pandémie, la plus forte hausse ayant été enregistrée à Terre-Neuve-et-Labrador (8,7 %).
- Parmi les 1 500 établissements de SLD ayant fourni des données sur l’utilisation des antipsychotiques, le taux d’utilisation allait de 0 % à 86,3 %.
- Selon le rapport, les raisons de cette augmentation ne sont pas tout à fait claires, mais la pandémie a vraisemblablement exacerbé les conditions menant à leur utilisation. Les importantes pénuries de personnel et le roulement élevé des effectifs placent les établissements face à des défis systémiques qui rendent toute tentative d’amélioration plus difficile qu’auparavant.
La Coalition réclame une stratégie coordonnée pour fixer au secteur canadien des SLD des objectifs nationaux, appuyés par programmes d’amélioration et des outils destinés à aider les établissements. Un groupe d’expertise a été chargé de proposer un objectif national d’ici le milieu de l’année 2025.
À propos de la Coalition pour l’utilisation appropriée
La Coalition pour l’utilisation appropriée est composée de 11 organisations qui collaborent pour améliorer la prescription et l’utilisation appropriées des médicaments au Canada. Le sous-groupe « soins de longue durée », responsable du rapport, travaille sur la question précise de l’utilisation appropriée des antipsychotiques dans les établissements de SLD.
Membres du sous-groupe « soins de longue durée » :
- Institut canadien d’information sur la santé
- Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription
- Choisir avec soin
- deprescribing.org
- Excellence en santé Canada
- Institut pour la sécurité des médicaments aux patients du Canada
- RxFiles
Pour lire le rapport complet : medicamentssld.ca.
Personne-ressource pour les médias
Pour en savoir plus sur ce rapport, écrivez à :
Stephanie Callan
Spécialiste principale des communications, Choisir avec soin
Au nom du sous-groupe « soins de longue durée » de la Coalition pour l’utilisation appropriée
416 360-4000, poste 77560
steph@choosingwiselycanada.org
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