Les enjeux ont rarement été aussi importants que lors des élections fédérales actuelles. Le Canada est confronté à un moment décisif tandis qu’il réorganise son économie en réponse aux attaques économiques de son plus grand partenaire commercial, mais aussi aux crises complexes actuelles liées à l’abordabilité, au logement, au climat, à la polarisation politique et aux conflits internationaux.
Le statu quo ne résoudra pas ces problèmes. En fait, c’est ce qui nous a menés là où nous en sommes aujourd’hui. Il est temps de changer de cap.
Investir dans les coopératives canadiennes peut nous aider à protéger et à promouvoir les intérêts canadiens dans un paysage mondial en mutation.
Il est temps d’accorder la priorité aux achats et à l’approvisionnement canadiens, notamment les produits et services offerts par les entreprises coopératives, qui stimulent directement les économies locales, maintiennent les emplois et renforcent la résilience des collectivités.
Les coopératives ne sont pas des entreprises marginales. Collectivement, elles constituent un moteur économique pour le bien-être des collectivités. Elles contribuent à hauteur de 52,8 milliards de dollars au PIB canadien et génèrent 10 milliards de dollars en impôts pour l’ensemble des paliers de gouvernement. Elles emploient plus de 194 400 personnes, ce qui représente plus de 11,5 milliards de dollars en salaires. Elles sont également des piliers au sein des collectivités. En effet, un tiers des entreprises coopératives ont établi leur siège social dans des régions rurales et éloignées, et plusieurs autres desservent des membres et des installations dans ces régions.
Les coopératives offrent une approche commerciale différente, qui est axée sur la satisfaction des besoins des individus. Elles peuvent être à but non lucratif (58 %) ou à but lucratif (42 %), mais elles existent avant tout pour répondre aux aspirations économiques, sociales ou culturelles communes de leurs membres.
Il s’agit par exemple de coopératives de consommateurs qui peuvent vendre des produits et des services adaptés à leurs membres. Ou encore, il peut s’agir de coopératives de producteurs qui contribuent à transformer et à vendre des biens et des services pour le compte de leurs membres. Il peut aussi être question de coopératives de travailleurs qui fournissent des emplois, et de coopératives de solidarité qui peuvent répondre aux besoins en matière de santé, de soins à domicile ou autres de plusieurs groupes de membres différents.
Leur point commun est la propriété démocratique, c’est-à-dire que chaque membre est propriétaire et dispose d’un droit de vote.
On trouve des coopératives aux quatre coins du Canada et dans presque tous les secteurs économiques. Celles-ci améliorent la vie de la population canadienne depuis plus de 150 ans.
Aujourd’hui, elles font partie intégrante de notre tissu national, puisque 10 millions de Canadiens appartiennent à une coopérative, une coopérative de crédit, une caisse populaire ou une mutuelle. En outre, 57 % des Canadiens se disent profondément attachés aux valeurs coopératives.
Investir dans les coopératives permet de maintenir la circulation des richesses à l’échelle locale, de promouvoir la participation démocratique et de favoriser une croissance inclusive qui profite à toute la population canadienne. Le modèle coopératif est une approche axée sur la communauté et les besoins qui favorise la résilience, l’innovation et l’autonomisation économique locale.
Dans une économie mondiale changeante et un environnement polarisé, la coopération est plus essentielle que jamais pour la sécurité économique et le bien-être de la population canadienne. Les coopératives offrent un modèle économique différent, un qui est déjà florissant et qui a prouvé sa valeur, mais qui peut faire beaucoup plus.
Les coopératives sont résilientes et prospères : les coopératives non financières à but lucratif ont des taux de survie de 5 et 10 ans, soit le double de ceux des petites et moyennes entreprises (PME) traditionnelles. Soixante-dix pour cent d’entre elles ont plus de 20 ans. Elles sont également dynamiques, comme le démontrent les coopératives non financières à but lucratif qui adoptent des technologies plus avancées et qui font preuve d’un niveau d’innovation plus élevé que les autres PME.
En ces temps d’incertitude et de perturbations, les coopératives sont un moyen pour les Canadiens d’avoir un meilleur contrôle sur leurs vies, grâce à la stabilité et la sécurité qu’elles offrent.
En investissant dans le modèle coopératif, nous pouvons renforcer notre souveraineté économique et répondre à des besoins pressants, que ce soit en matière de logement, de sécurité alimentaire, de santé et de soins sociaux, d’énergie, de services financiers ou de nombreuses autres priorités.
En 2017, une question d’initiative parlementaire reconnaissant le rôle important des coopératives dans l’économie canadienne, y compris un engagement à prendre des mesures concrètes pour s’assurer qu’elles continuent de prospérer, a reçu l’appui unanime de la Chambre des communes. Une stratégie solide et un ensemble de recommandations ont été élaborés à la suite de consultations avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les communautés autochtones et le secteur coopératif.
Malheureusement, bon nombre de ces recommandations n’ont toujours pas été mises en œuvre. Il est temps de passer à l’action.
L’année 2025 a été déclarée l’Année internationale des coopératives des Nations unies. Le gouvernement britannique s’est engagé à doubler la taille du secteur coopératif en raison de son succès. Il est temps pour le Canada de miser sur ses propres réussites coopératives.
Lors de ces élections, nous demandons à nos chefs de partis de s’engager à créer un environnement plus favorable à la croissance et à l’épanouissement de ces entreprises collectives dans l’ensemble du pays.
Les Canadiens méritent un avenir inclusif, résilient et prospère. Les coopératives peuvent rendre cela possible. Attelons-nous à la tâche.
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