Home Français Nous avons besoin du leadership de toute la communauté pour lutter contre le changement climatique

Nous avons besoin du leadership de toute la communauté pour lutter contre le changement climatique

by Laura Schnurr
This content was published more than two years ago. Some information may no longer be current.

Alors que tant d’actualités autour de la COP26 traitent principalement du rôle des nations, nous ne devons pas ignorer l’importance des villes et des communautés dans la conduite d’une transition climatique juste et équitable.

Que fait votre municipalité pour lutter contre le changement climatique?

Les bâtiments, les transports, les déchets et l’aménagement du territoire relevant des municipalités, ces dernières exercent une influence sur environ 50 % des émissions du Canada. Elles sont plus alertes et plus proches du terrain que les échelons plus élevés du gouvernement, ce qui leur permet d’agir rapidement lors d’une crise et de communiquer directement avec les résident·e·s. Elles sont également les environnements naturels où mettre à l’essai des solutions climatiques innovantes qui peuvent être généralisées ailleurs.

Nous devons prêter davantage attention au potentiel des municipalités pour réduire radicalement les émissions tout en favorisant des résultats plus équitables pour tous·tes.

Les villes canadiennes ont démontré un réel leadership en matière d’action climatique et de justice climatique. Au cours des deux dernières années, plus de 500 juridictions canadiennes ont déclaré une urgence climatique. En vue de la COP26, 23 municipalités dans six provinces ont rejoint le programme Cities Race to Zero, en s’engageant à réduire de moitié les émissions d’ici 2030 et à œuvrer en faveur de la carboneutralité.

En parallèle des promesses, nous constatons que des plans climatiques audacieux émergent de communautés partout dans le pays. Montréal et Vancouver en sont deux exemples, après avoir publié à la fin de l’année 2020 des plans ambitieux qui cherchent à réduire radicalement les émissions tout en améliorant la santé, l’équité sociale et le bien-être.

Les petites et moyennes collectivités agissent également. Les collectivités autochtones indiquent la voie à suivre, grâce à des systèmes de savoirs et à des enseignements qui valorisent des rapports réciproques entre la terre, l’eau et toutes les espèces, et qui prennent en compte les générations futures dans la prise de décisions.

Reconnaissant l’urgence de la crise climatique, les municipalités agissent rapidement pour créer et exécuter des plans d’action. S’il s’agit d’un développement positif, l’envie de répondre vite ne doit pas conduire à l’isolation de la communauté elle-même. Au bout du compte, une réponse de la communauté dans son ensemble sera plus efficace et plus inclusive qu’une réponse menée par un gouvernement local ou tout secteur, de manière isolée.

Le potentiel le plus grand pour des changements inclusifs et transformateurs se produit lorsque diverses parties prenantes d’une communauté se rassemblent et trouvent un terrain d’entente malgré leurs différences. Cette approche, souvent appelée « impact collectif », offre d’immenses perspectives permettant de faire progresser des transitions climatiques justes.

Dans la région de Halton, des acteurs issus de divers secteurs se sont regroupés pour faire face à l’urgence climatique. Plusieurs municipalités locales et régionales, une organisation environnementale, des conseils scolaires et un collège et une université ont formé une entité distincte, le Halton Climate Collective, pour faire de Halton une collectivité à faibles émissions de carbone et résistante face au changement climatique. Climate Action WR est une initiative similaire dans la région de Waterloo. Nous avons besoin de telles initiatives dans les communautés au Canada.

Un modèle existe déjà.

Depuis 2001, des communautés partout dans le pays œuvrent pour mettre fin à la pauvreté au niveau local par le biais d’une approche totalement communautaire. Aujourd’hui, le réseau Communautés éliminant la pauvreté de l’Institut Tamarack soutient 91 membres représentant plus de 330 communautés canadiennes qui s’engagent à créer et à exécuter des plans pour mettre fin à la pauvreté. Par le biais de tables rondes rassemblant des leaders multisectoriels et d’un dialogue en profondeur avec les personnes ayant eu ou ayant une expérience vécue de la pauvreté, ces communautés établissent une vision partagée pour l’avenir et un programme pour y arriver. Ces efforts ont contribué à des réductions significatives des taux de pauvreté au niveau national, dont une diminution de 24 % entre 2015 et 2018, prouvant qu’un changement transformateur est possible lorsque nous collaborons de manière innovante.

Tamarack espère reproduire cette réussite en lançant une cohorte de communautés luttant contre le changement climatique grâce à l’impact collectif. 

Tout comme la pauvreté, la crise climatique n’est pas un problème qui peut être résolu par un seul acteur ou par un petit groupe d’acteurs œuvrant de manière isolée. Elle exige une collaboration entre les secteurs, guidée par une vision partagée et un objectif commun.

Comment y parvenir?

Imaginez si, d’ici 2025, des collectifs multipartites dans des centaines de communautés partout au Canada avaient créé et exécuté des plans locaux de transition climatique qui font progresser l’équité et la justice tout en réduisant de moitié leurs émissions avant 2030 et en visant la carboneutralité avant 2050. Si cela pouvait se réaliser à la vitesse et à l’échelle nécessaires, en étant financé adéquatement, les communautés canadiennes pourraient mener la charge de la carboneutralité sans laisser qui que ce soit de côté, tout en prouvant que nous avons plus de choses en commun que ce que nous sommes amenés à croire.

Read in English

Photo avec l’aimable autorisation d’Unsplash

Creative Commons License
This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International License.

This means that you are free to reprint this article for any non-profit or for-profit purpose, so long as no changes are made, and proper attribution is provided. Note: Only text is covered by the Creative Commons license; images are not included. Please credit the authors and QUOI Media Group when you reprint this content. And if you let us know that you’ve used it, we’ll happily share it widely on our social media channels: quoi@quoimedia.com.

You may also like